La bataille de Cannes : première chute de Rome
Lors de la première guerre punique (série de guerres opposant Rome et Carthage), lors de laquelle Rome sortit vainqueur par sa puissance maritime, Carthage perdit la Sardaigne, la Sicile et la Corse.
Carthage, désireuse d’une revanche mais n’ayant plus de flotte assez puissante, souhaite battre Rome sur la terre ferme,
Hannibal réussit l’exploit de faire traverser son armée, à dos d’éléphants, à travers les Alpes. Son but était de surprendre l’armée romaine, car personne n’imagine qu’il était possible de traverser les alpes en hiver avec une armée composée de dizaines de milliers d’hommes. Également, Hannibal mise sur ses éléphants, arme puissante et inconnue des soldats romains.
Lors de sa traversée, des accidents, des désertions et des embuscades de barbares affaiblissent l’armée carthaginoise et seuls 26 000 hommes sortent des Alpes et seul un éléphant survit au froid de l’hiver. Cette armée peut toutefois compter sur quelques milliers de Gaulois transalpins supplémentaires, qui les joignirent.
Un an avant la bataille de Cannes, en 217 avant J.-C., les troupes d’Hannibal, au bord du lac de Trasimène (proche de Rome), parviennent à tuer 15 000 soldats romains lors d’une embuscade qui ne laissa aucune échappatoire aux soldats piégés.
Plan de la bataille du lac de Trasimène
Cette bataille, ainsi que d’autres victoires carthaginoises, amenèrent Rome à adopter une stratégie de temporisation.
L’armée romaine est une armée mieux organisée et mieux équipée que l’armée carthaginoise, celle-ci étant composée de mercenaires. Les fantassins romains jouissent d’armes de qualité et d’armures continuellement améliorées.
Cependant, l’armée romaine conçoit la guerre selon la fides, que l’on pourrait qualifier anachroniquement de “chevaleresque”. Selon la fides, la guerre se faisait en batailles rangées où chaque armée se plaçait en face-à-face.
Lors de la bataille de Cannes, au sud-est de l’Italie, en 216 avant J.-C., les Romains suivent cette conception de la guerre, disposant 86 000 hommes sur plusieurs rangées, de manière rangée.
De son côté, Hannibal peut compter sur deux fois moins d’hommes. Cependant, il fait le choix stratégique de disposer ses troupes dos au soleil. Un autre événement, prévu ou non, fut que le vent souffla face à l’armée romaine et balaya la poussière issue des récoltes de blé. Ainsi, les soldats romains ne parvinrent pas à observer correctement les mouvements de l’armée carthaginoise.
Hannibal dispose son armée sur toute la longueur du champ de bataille, ne laissant au centre que 12 000 hommes, installés en ligne convexe. En grande supériorité numérique, Rome avança vers les lignes carthaginoises et celles-ci reculèrent. Pensant charger sur un ennemi partant en retraite, les lignes romaines se désorganisèrent en tentant de pourchasser les fantassins carthaginois. De ce fait, les soldats romains se serraient les uns les autres, leur laissant peu d’espace pour utiliser leur arme.
Pendant ce temps, la cavalerie carthaginoise parvient à battre celle romaine, permettant aux cavaliers carthaginois d’attaquer les lignes romaines par l’arrière.
L’armée romaine est encerclée et trop serrée pour se défendre aisément. La bataille est sanglante, 50 000 hommes meurent à Cannes, un bilan inédit pour l’époque.
Malgré cette lourde défaite, la ville de Rome ne fut pas attaqué par Hannibal, n’ayant pas assez de troupes et craignant les murs protégeant la cité.
Quelques années plus tard, en 202 avant J.-C., Scipion parvint à laver le déshonneur de Cannes en parvenant à vaincre Hannibal sur ses terres lors de la bataille de Zama, mettant fin à la seconde guerre punique.
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