Valmy : une victoire scellant la révolution

Après la fuite du roi et son arrestation à Varennes, la France rentre en guerre face à la Prusse et l’Autriche. Les souverains de ces deux monarchies absolues, pressés par les émigrés français (des nobles ayant fui la révolution), prennent l’initiative d’attaquer en premier.

Après des défaites subies par l’armée française en Belgique (dont la bataille de Tournai), l’avancée prussienne devient inquiétante et menace le gouvernement révolutionnaire.

Le 11 juillet 1792, le chef de l’armée austro-prussienne Brunswick publie un manifeste par lequel il lance un ultimatum au peuple français : si ceux-ci causent du déshonneur au roi, Paris sera envahi. Ce manifeste ne permet pas de protéger le roi de France, au contraire, les révolutionnaires y virent une complicité entre le roi de France et l’ennemi, expliquant les défaites subies en Belgique.

Ainsi, le 10 août 1792, le roi et sa famille sont placés en prison, les jacobins prennent le pouvoir.

En réaction, Brunswick attaque en prenant Verdun. Il peut notamment compter sur une armée d’émigrés français.

Côté français, deux généraux sont chargés de commander une armée de 45 000 hommes : Dumouriez et Kellermann. Face à eux, Brunswick dirige seulement 35 000 hommes, mais plus expérimentés.

Après de nombreux échanges d’artillerie, Kellerman est conscient qu’il ne sera pas possible de vaincre en restant statique. S’adressant à ses soldats, il leur ordonna de charger à la baïonnette, ce qu’ils firent sous les cris de “Vive la Nation”.

La Charge de Valmy, huile sur toile, Bernard Naudin, 1901

Face à cette charge, les Prussiens battent en retraite, sonnant la victoire française.

Au-delà d’une victoire militaire, Valmy est une victoire des révolutionnaires sur la monarchie. Ayant battu une monarchie dont l’armée était plus expérimentée et plus encadrée, le gouvernement révolutionnaire gagne en confiance et les jacobins affirment leurs idées. L’élan de joie qui suivit la bataille amena l’Assemblée nationale à proclamer l’abolition de la monarchie dès le lendemain, 21 septembre 1792. Un jour plus tard, le 22 septembre 1792, la Première République est proclamée.

Anecdote :

Louis-Philippe d’Orléans, alors Duc de Chartres, ainsi que Goethe, ont participé à la bataille de Valmy, chacun dans un camp opposé.
Goethe écrira : « De ce lieu, de ce jour, date une nouvelle époque de l’histoire du monde ».

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