En pleine guerre de Cent Ans, le roi d’Angleterre Henri V réclame le trône de France. En réaction au refus opposé à sa convoitise, le monarque attaque Harfleur en 1415, ville située à l’embouchure de la Seine, point stratégique permettant de relier Paris depuis la Manche. Après leur victoire, les anglais cherchent à rejoindre Calais, afin de revenir en Angleterre. Les français, ayant réuni les grands seigneurs du royaume, veulent attaquer les anglais.

Parcours des anglais après la prise d’Harfleur
La veille de la bataille, les français festoient : ils sont en pleine confiance. Forts de près de 15000 hommes, ils croient la bataille gagnée d’avance face aux 6000 à 8000 anglais épuisés.
De leur côté, les anglais abritent leurs arcs afin de les protéger de la pluie et le roi demande à son armée de dormir.
Le 25 octobre 1415, au petit matin, les français décident de ne pas attendre le duc de Bretagne, pourtant fort d’une armée de plusieurs milliers d’hommes. Aussi, les arcs et les arbalètes français sont inutilisables, car la pluie a détendu les cordes.
La bataille venue, il est extrêmement difficile d’atteindre l’ennemi britannique. Les lourdes armures (30kg) ainsi que la boue rendent les français lents et vulnérables face à la pluie de flèches anglaises. Également, les pieux anglais anéantissent les charges de cavalerie.
Une fois la première ligne française au contact de l’ennemi, c’est un massacre. Les archers anglais délaissent leurs arcs pour des armes de corps-à-corps et plongent sur le flanc des français. Bien plus mobiles, étant sans armures, les anglais parviennent à entraîner les chevaliers dans la boue avant de les achever.
Lors de la bataille, un petit seigneur local et quelques-uns de ses hommes se faufilent derrière l’armée anglaise et dérobent les trésors de guerre du roi Henri V. Se croyant encerclé, ce dernier fait exécuter les prisonniers. Seuls les grands seigneurs sont maintenus en vie, en vue de rançons excessives qui ruineront les grandes familles françaises.
Le bilan de la bataille est terrible : 6000 français ont péri, contre 300 anglais. La noblesse française est amputée de ses plus grands soldats, elle prendra plusieurs décennies à s’en remettre. La bataille d’Azincourt fut cruciale dans la prise de conscience de l’importance de la tactique, devant supplanter la simple bravoure et l’honneur chevaleresque.
Cette défaite amènera au traité de Troyes, en 1420, par lequel le roi d’Angleterre, soutenu par les Bourguignons, est proclamé roi de France. Côté français, il faudra attendre la bataille de Patay ainsi que Jeanne d’Arc pour inverser la tendance.




